En 1968, Jean-Luc Godard, pour son film One + One, filme en studio les Rolling Stones tandis que ceux-ci construisent de toutes pièces la chanson Sympathy for the devil. On les voit partir d’une simple idée, un riff de guitare, un embryon de mélodie, qu’ils creusent jusqu’à presque l’épuiser. Ils la développent, cette idée, tentent des arrangements, ajoutent, soustraient, se perdent plusieurs fois en route pour ensuite tout reprendre à zéro, avant d’aboutir au morceau fini, qui compte comme l’un des chefs d’œuvres du rock.
L’atelier d’été de François Bon me fait penser à ce film, au processus de création expérimenté par le groupe et fixé par Godard. L’idée de départ, c’est la nôtre, toujours, mais François nous donne les outils pour l’explorer, l’interroger et sortir de la matière brute des mots qui se bousculent sur la page un texte qu’on ne soupçonnait pas porter en nous. C’est extrêmement stimulant, et cela nourrit tout mon travail, No direction home en particulier, qui reviendra pointer son nez ici même avant la fin de la semaine. Cette fois, on ira faire un tour dans le Tennessee !
Chaque jour, je me lève tôt et j’écris, parfois deux heures, parfois plus si je ne travaille pas ensuite. C’est un travail dont on ne voit que l’écume, des jours et des jours sur une page, une phrase, un simple mot ; un travail dont je suis le seul acteur, et le seul témoin. Un travail qui me permet d’avancer. Un pas après l’autre.
Aujourd’hui, j’ai échangé par mail avec mon éditrice chez Numeriklivres : la date de parution de mon prochain bouquin est fixée au 11 juillet, sauf contretemps, soit un peu moins d’un an après le premier. Et ainsi, avancer, un pas après l’autre.
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