Paris en 1984 nous nous trainions par terre sans trop savoir pourquoi, la peau pâle, le corps maigre ruine d’étoffe, ignorant que nous étions vivants quand nos princesses mouraient l’une après l’autre. L’habitude ténue des jours laids portait la découverte sans importance, nous n’aimions plus que l’apport singulier des calmants vagues dans nos veines coincées sous nos doigts de poètes. Nous n’avions plus d’amour, mais le désespoir en bouquet.
Nous allions dans les rues dans l’ennui des quartiers chauds confronter n’importe quelle attirance aux rêves des soirs d’octobre, où la littérature brûlait comme de l’acide. Nous marchions dans l’erreur avec rien dans la tête qui retient l’attention, et les coups nous arrivaient au cœur.
Les rues depuis ont changé d’éclairage, on s’y perd un peu plus tard. Nos fantômes sont partis. L’impression également que nos idées s’y brisent.
à la mémoire de Daniel Darc, et de quelques autres perdants magnifiques
Photo : dans Paris, juillet 2014
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