À la mi-décembre j’ai terminé un texte ayant Londres pour prétexte, un texte intime et personnel — bien plus que je ne l’aurais cru —, et c’est chaque fois pareil : lorsque s’inscrit sur l’écran le point final, à l’euphorie de l’écriture succède le vide que vient très vite remplir le doute.
Alors on repart, et c’est une nouvelle, écrite en quelques jours et terminée hier matin, qui s’est imposée à moi, imposée vraiment, parce que surgie de nulle part, quelque chose de noir et de désabusé que je ne soupçonnais pas porter.
La nouvelle n’intéresse personne, dit-on, et pourtant, moi, elle m’intéresse. Des auteurs aussi différents que Morand, Nabokov ou Carver, Salter, Munro, Borges, Cortazar ou Schwob m’ont suffisamment impressionné pour que je considère le genre majeur.
Alors, des nouvelles, j’en écris, et tant pis s’il n’y a personne pour les lire ou pour les publier. J’ai commencé de les organiser, mes nouvelles, et j’en ai quelques une en chantier que je voudrais finir avant de revenir à No direction home. Ce projet-là m’a occupé une bonne partie de l’année dernière, et je sens qu’il me faut un peu de temps avant de m’y remettre, une longue respiration avant le sprint final.
Parlant de sprint, il parait que je m’agite la nuit, sans doute que je cours le 100 mètres. Pas eu la possibilité d’aller courir ces derniers temps : la pluie, le froid, la fatigue, mais ça me manque, et les jambes me démangent, la nuit aussi, visiblement.
Bref, je m’agite. Placide, en apparence, agité du bocal dès que je relâche le frein à main.
photo : aquarium, avril 2014.
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