Des heures passées, là-dedans, pour entendre une voix, un ami, une amante. Des heures, coincé à l’intérieur, quand dehors il pleuvait, à attendre de pouvoir sortir. Des heures à fouiller dans ses poches pour trouver la monnaie, les pièces à insérer pour avoir la tonalité. Des milliers de visages aperçus, derrière la vitre, qui attendent leur tour, et qu’alors enfin on a en ligne la personne qu’on appelle, si loin, on n’a pas envie de raccrocher, on veut aller jusqu’au bout du temps acheté si chèrement avec les pièces économisées. Des centaines de conversations surprises, quand nous même on attendait dehors. Des mots tendres dits tout bas qu’on entend quand même, des cris, des insultes, téléphone jeté, vitres brisées.
Aujourd’hui tout est oublié, les lettres sur la porte en partie effacées. Il n’y a plus personne dans la cabine, et plus personne dehors à attendre. Il n’y a plus de bruit et bientôt plus personne pour se souvenir.
Une photo par jour : 322 – Villeneuvette, mars 2014
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