La vie est un théâtre où tout est joué d’avance. La fin de la pièce est connue et les moments de grâce sont rares. Il y a toujours trop de pathos, les scènes tirent en longueur et il n’y a pas d’entracte. On improvise, c’est vrai, mais sur des clichés rebattus, et les acteurs pour la plupart jouent mal, figurants s’imaginant tous tenir le premier rôle. La vie, c’est du théâtre amateur, et nous sommes les intermittents d’un triste spectacle, animaux dressés, amaigris et dociles, exécutant notre petit numéro sur la piste du grand cirque sous le regard distrait d’un public qui s’ennuie.
Les jeunes qui arrivent croient pouvoir changer le monde, et ce sont eux qui changent. S’ils s’en rendent compte, il est déjà trop tard ; la plupart ne voient rien venir. La vie passe, ponctuée par les mauvais choix, les renoncements et les peines, et personne n’y trouve rien à redire. La vie passe, et il n’y a presque rien à en dire.
Texte extrait de la nouvelle « Le désenchantement », qui donne son titre au recueil.
150 pages. 16 nouvelles. 12€. Vous n’avez plus d’excuses : le livre est en vente ici, et également là.
La vie passe, quoi dire d’autre ? parce que c’est tellement vrai et on ne s’en aperçoit pas, ou à peine… il faut rapidement se tourner vers l’essentiel et on perd tant d’années précieuses avant de s’apercevoir de la méprise…
alors aller droit au but, dire l’amour, dire la peine, goûter l’instant…
car le désenchantement peut se tourner en jouissance pour un peu qu’on change son regard…
les récits de Philippe ont cette teinte « désenchantée » si sensible, essentielle…
Grand merci Françoise…
C’est beau…bien que très pessimiste…
Merci Zyle…
oui, la vie passe
et ce regard sur l’essentiel qu’on voudrait léguer au suivant
oui, la vie passe et par chance
s’il n’y a presque rien à en dire
il y a tant à y vivre…