Londres, enfin. Départ demain à 16h, mais c’est déjà Londres. L’appel de Londres commençait par une évocation de Tokyo. Étrangement, ce soir en rentrant, c’est Ryuichi Sakamoto que j’écoutais, son nouvel et magnifique album « asynch ». Asynchrone, c’est un peu comme ça que je me sens depuis plusieurs semaines. Sakamoto a écrit son disque après son cancer de la gorge, et la mort plane sur ce disque comme un fantôme avec lequel il vit maintenant en paix :
Because we don’t know when we will die
we get to think of life as an inexhaustible well
Yet everything happens only a certain number of times
And a very small number really
How many more times will you remember a certain afternoon of your childhood
Some afternoon that is so deeply a part of your being that you can’t even conceive your life without it?
Perhaps four, five times more
Perhaps not even that
How many more times will you watch the full moon rise?
Perhaps 20, and yet it all seems limitlessEcho personnel… La mort de M. en décembre, à 54 ans. Je viens d’avoir 50 ans. Combien de fois encore je partirai pour Londres ? Quatre, cinq fois encore ? Peut-être même pas ça.
(journal de voyage, samedi 20 janvier)
J’adore Londres, j’ai dit hier à L.
C’est normal, elle a dit : regarde autour de toi ; ce pays, cette ville, c’est tout ce que tu aimes. Cette ville, c’est toi.
(journal de voyage, lundi 22 janvier)
Photos : Certains soirs à Londres, janvier 2018
© Philippe Castelneau 2018
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