
Pour donner un sens à tout ça il faut affronter les ténèbres, se coltiner les marges et les limites, se jeter nu dans le chaudron brûlant, le brasier des origines, se mêler au désordre et revenir guéris. Il faut sans cesse rêver les ombres et creuser le chaos.
Comme tout doit finir, faisons tomber dès aujourd’hui les murs des châteaux de cartes qui nous retiennent prisonniers. Quand viendra le sacre du printemps, soyons à la fois l’archet et la corde tendue, l’arc bandé, la flèche, l’image volée, la note de musique.
Nous sommes des grains d’atome balayés par les vents sidéraux, corps célestes perdus dans l’infini de l’espace, poussières d’étoiles, enveloppes fragiles destinées à pourrir sous terre, sacs d’os rongés par les chiens, peut-être, mais sauvés par l’éclair vif, la fulgurance d’une idée fixe.
Des expériences ont lieu et nous n’en savons rien. L’esprit absolu nait du renversement des ciels de traîne dans le crime de la pensée magique : Dieu est cet autre mot pour dire Nous.
Photo : Paris – février 2016
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