Le 26 janvier 1967, tu meurs seul, Luigi, dans l’effroi de l’écume d’une chanson retrouvée à terre.
Les paupières closes, je sens toujours sur moi tes doigts d’argile, tes mains gauches d’amant sacrifié. Je voudrais conjurer le passé. La bave aux lèvres, je voudrais t’aimer encore, remonter la nuit jusqu’à toi, le revolver posé sur la table, te retrouver vivant et t’accompagner jusqu’à l’aube.
Je ne sais pas quoi faire, comprends-tu, de ta mort inutile sous la voûte pavée de tes intentions absurdes. J’étouffe de la triste aumône de l’explication retenue. J’ai l’amertume en bouquet de roses fanées. Mon amour est mort et la justice passe sans bruit, un pas de côté sans rien voir. Le ciel se tait dans le soir de ta vie et mon cœur s’éteint, assassiné d’une balle qui ne lui était pas destinée.
Photo : San Remo, octobre 2015
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