J’ai enfin vu hier soir — et en blu-ray —, le film de Wong Kar Wai, THE GRANDMASTER, avec Tony Leung et Ziyi Zhang, qui, comme le résume Wikipedia, est le « récit de la vie de Yip Man, maître légendaire de wing chun et futur mentor de Bruce Lee, dans la Chine des années 1930-1940, et jusqu’au début des années 1950, lorsqu’il commence à enseigner son art à Hong Kong ».
J’aime beaucoup l’esthétique de ce réalisateur, et je crois qu’il a atteint ici un sommet inégalé. Les deux heures du film sont comme un vaste fresque en mouvement, et le travail sur la couleur est particulièrement remarquable. Alors oui, rien n’est naturel, mais c’est d’une beauté formelle à couper le souffle.
Les combats sont remarquables, chorégraphiés au millimètre, mais ce sont les longues scènes intermédiaires qui forment de véritables tableaux vivants qui m’ont le plus impressionné. Chaque détail, chaque couleur semblent avoir été pensés, le moindre mouvement, les matières, le pli des vêtements, le grain des peaux sont comme des touches posés sur une toile par le pinceau d’un peintre passé maître dans son art. Il y a un jeu sur les textures de la pellicule, les ralentis parfois à peine perceptibles qui force l’admiration.
Impossible ensuite de ne pas transposer ça à la photographie (on parle de toute façon de photographie en langage cinématographique), et si l’on considère souvent le noir et blanc comme son expression la plus noble, on comprend en regardant ce film combien la couleur, quand elle est maîtrisée, est tout aussi impressionnante.
Votre commentaire