On dit souvent d’un photographe qu’il porte « un regard sur le monde », mais ne pourrait-on dire tout aussi justement que le monde porte un regard sur lui ? Le débutant a souvent du mal à sortir son appareil devant un inconnu, il pense que l’on ne verra en lui qu’un curieux, un malappris ou, pire, une sorte de voyeur. Il part du principe que le mouvement photographique est à sens unique, qu’il va changer le monde, sans bien sûr envisager d’être lui-même changé. Peu à peu, l’expérience venant, il comprend qu’une image réussie est moins le résultat d’un regard sur le monde, celui du photographe, qu’un échange de regards, que c’est la rencontre artiste/modèle qui est le lieu de cette réussite.
via Identification des schémas | Du livre, et de ses avatars.
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