Catégorie : projet 52

  • Portrait-robot

    Partir à l’aventure, carnet du jour Disparaître immobile Réchauffer un moment les frissons sur la peau Reste la route de nuit Le voyage qui avale l’obsession Photo classée, quelques notes et il faut partir Remplacer le marteau par un souffle Le matin compte encore Le temps finira par finir Le bleu, parfois le blues La…

  • Poésie des déchets

    La photo est trompeuse, elle embellit ce qui parfois révolte. Dans le petit village, la rue principale conduit à un chemin de terre qui longe une vieille bâtisse. Au bout, un dénivelé sur quelques mètres, et après la nature qui redevient sauvage. Là, invisible sauf à s’avancer jusqu’au bout du sentier, on a jeté, comme…

  • Après la nuit

    Dormir, elle a dit. Tu dois dormir maintenant, et s’endormir presque aussitôt avec un air de Dylan dans la tête. Se réveiller, bien plus tard, sans plus savoir où l’on est, se tourner dans le lit, et voir le jour depuis longtemps levé percer la porte en bois de la véranda. Un air de Vic…

  • Une photo qui n’existe pas ailleurs qu’en moi

    Ça commence comme ça, avec un texte de François Bon qu’on lit au petit matin, assis dans l’obscurité, le jour naissant, le café chaud et noir dans la tasse qui réchauffe les mains. Il fait froid dans la cuisine, le chauffage est cassé. Par la fenêtre sale, le jour se pointe, il a plu toute…

  • C’est un voyage (Projet 52 – épisode 11)

    C’est un train de banlieue. C’est un voyage dans le temps. C’est le souvenir des années depuis longtemps passées. C’est la première rencontre d’un ami sur le quai d’une gare et nous avions 14 ans. C’est l’histoire de cette amitié. C’est la ligne D du RER si souvent empruntée, les 2,3 km qui conduisent de chez…

  • L’idée, c’était ça (Projet 52 – épisode 10)

    L’idée, c’était ça : se lever tôt pour écrire. Se faire un café, et sortir sur la terrasse, à une heure où il fait relativement frais. Sortir dehors, avec l’ordinateur sous le bras, et écrire, assis sous le mûrier. À ce moment, le soleil n’est pas encore tout à fait levé et la luminosité ne gêne…

  • 1998 (Projet 52 – épisode 9)

    On ne peut pas la laisser là, je lui ai dit. Tu plaisantes, elle a fait. Y’a personne par ici, et personne ne remarquera rien. Et le corps, j’ai fait ? On en fait quoi, du corps ? Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse, elle a dit. Le corps, on le laisse dedans, pardi ! Tu es…

  • S’asseoir dehors (Projet 52 – épisode 8)

    Il fait beau, alors aller s’asseoir dehors. S’asseoir, de préférence à l’ombre. Il y a des gens autour. Parce qu’il fait beau, tous ont eu la même idée, tous, l’envie de profiter de la chaleur et du soleil, profiter des sièges disposés là et de l’ombre des parasols. On sort son livre, qui n’est pas…

  • Small talk (Projet 52 – épisode 7)

    Sortons, dit-elle. Sortons, si tu veux bien. J’ai envie de fumer. Une fois dehors, elle allume sa cigarette et tire longuement dessus. Il l’observe en silence. — Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? dit-elle. — J’ai toujours eu envie de toi, dit-il. Elle sourit. Tu as trop bu, dit-elle. Il dit : autant que…

  • « Ce que tu vois, écris-le dans un livre » (Projet 52 – épisode 6)

    S’il est encore sûr de lui, il est déjà mal en point, mais il sait se faire craindre et éclabousse toujours avec ses paroles de sang, lui qui vient du monde lointain où se rassemblent les porteurs de glaives. Ce qu’il voit, il le rendra comme alors, du temps où il parlait. Mais il lui…