L’appel de Londres

castelneau

« L’appel de Londres est à la fois géographique et musical : au prétexte d’une visite de quelques jours, Philippe Castelneau élabore un journal de ses déambulations londoniennes. Mais les villes que l’on arpente sont, comme souvent, nappées de souvenirs, et l’écriture se mélange aux récits de l’enfance, de l’adolescence, au saut dans le vide de l’âge adulte. À l’instar d’un certain Docteur bien connu des amateurs de séries télé britanniques, Philippe Castelneau sonde le temps et l’espace, invoque Dylan Thomas et Sid Vicious, croise Alan Moore et les Beatles, se souvient d’Oscar Wilde et des Smiths. La ville elle-même est une errance : arpenter Londres et c’est Tokyo qu’on revoit, c’est Paris qu’on respire, Manchester qu’on fredonne. Philippe Castelneau s’approprie les codes de Publie.rock et se sert à son tour de la musique et de la culture pop comme d’une langue pour se raconter lui, en creux, avec pudeur et élégance, dans un voyage sincère, vivant ».
(Guillaume Vissac)


Go where we may, rest where we will,
Eternal London haunts us still.
Thomas Moore

De passage à Londres en octobre 2014, je tombais dans une librairie sur un petit livre que je ne connaissais pas, Here is New York, d’Elwyn Brooks White. À l’origine, White doit écrire un article sur Big Apple pour le journal Holiday. Aussi, au mois d’août 1948, il s’enferme dans une chambre d’hôtel à Manhattan, et dans la chaleur moite de l’été, à une époque où il n’y a pas encore d’air conditionné, avec la fenêtre ouverte pour récupérer un peu d’air frais et capter les bruits de la ville, il écrit en quelques jours un court essai un peu nostalgique, une ode aux New-Yorkais et à leur ville. Une ville, déjà, qui semble disparaître sous ses yeux. Trop long pour un article, son texte paraîtra finalement en livre l’année suivante.

De retour en France, inspiré par White, j’ai eu très vite envie d’écrire un livre court consacré à Londres, qui me fascine depuis l’enfance : si je ne suis pas Londonien de fait, je le suis assurément de cœur.
Peu de temps auparavant, Thierry Crouzet s’était lancé le défi d’écrire un livre en trois jours : il n’y était pas complètement arrivé, mais au moins avait-il un premier jet solide. Séduit par cette idée d’écrire très vite un texte, je me fixais un objectif de 7500 mots (grosso modo la taille du livre d’E.B. White) et 15 jours pour le faire, sachant que je ne disposais que d’une à deux heures par jour.
J’avais mon journal de voyage, un peu de documentation et pas encore de titre, mais une idée assez claire d’où je voulais aller (sans forcément savoir comment y arriver). Le premier jour, j’écrivais 667 mots. Le 8 novembre, je notais dans mon journal : autour de Londres, le projet d’écriture se poursuit. Écriture libre, sans trame ni but défini. Le défi, modeste : 7500 mots minimum pour un premier jet, terminé au plus tard le 15 novembre. À mi-parcours, 4095 mots. Pour le moment, ce qui compte, c’est avancer sans s’arrêter.

Le 13 novembre, j’avais atteint mon objectif, et j’avais un titre : L’appel de Londres. Surtout, j’avais encore des choses à écrire. Je m’accordais quelques jours supplémentaires. Le 20 décembre, enfin, je notais dans mon journal : le voyage à Londres est fini. L’écriture est finie.
J’envoyai bientôt le texte à publie.net accompagné d’une note d’intention : c’est Londres, mais c’est tout à la fois l’Angleterre, et c’est aussi Paris. C’est un récit de voyage et un rêve, un fantasme et une mélancolie, ce sont des larmes et du sang et quelques notes de rock’n’roll.

Début mars 2015, Guillaume Vissac et Matthieu Hervé commençaient avec moi le travail de relecture et d’édition. L’envers du décor, la tambouille interne : échanges, suggestions, Matthieu insistant sur la structure d’ensemble, Guillaume sur les détails, plusieurs semaines d’un long et stimulant travail pour aboutir au texte définitif. Depuis, le livre est disponible dans la collection publie.rock, sous une belle couverture réalisée par Roxane Lecomte, qui a également réalisé le fichier numérique du livre, absolument superbe.


Guillaume, Matthieu et moi avons chacun enregistré une lecture, toutes les trois différentes, et, pour celles de Matthieu et de Guillaume tout au moins, très réussies. D’habitude, je n’aime pas beaucoup entendre ma voix, mais cette fois, peut-être parce que je sortais d’une petite opération qui m’avait laissé un peu groggy, j’acceptais aussitôt la suggestion de Guillaume et me prêtais au jeu de l’enregistrement, et même, je proposais à Patrick, ami d’enfance et musicien de mettre tout ça en musique. Je suis extrêmement heureux du résultat, tout à fait dans l’esprit du livre, avec un arrangement très années 80 : « petit délire synth pop… beaucoup d’eighties… on y entend Londres… on y entend Tokyo… Orchestral manoeuvre in the dark of the night, en quelque sorte », résume Patrick :


L’appel de Londres — éditions publie.net
Fichier numérique compatible tous supports 4,99€, format papier 11,50€.

Vous pouvez lire ou télécharger un extrait en cliquant ici.
Vous pouvez achetez le livre en cliquant .


Une interview pour Radio Aviva (mai 16) :


(cliquez sur la platine vinyle pour écouter la playlist)

  • Gentlemen take polaroids – Japan
  • Rain Street – The Pogues
  • London Calling – The Clash
  • Song for whoever – The Housemartins
  • Teenage kicks – The Undertones
  • Pretty vacant – The Sex Pistols
  • The boy with the thorn in his side – The Smiths
  • Mull of Kintyre – Wings
  • Down in the Tube station at midnight – The Jams
  • Lonely stranger – Eric Clapton
  • Streets of London – Ralph McTell
  • Oscillate Wildly – The Smiths
  • Carnaby Street – The Jams