Catégorie : souffle
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Murder ballad
Quand je suis arrivée en ville, les hommes, tous, me tournaient autour, ils chantaient mes louanges, j’étais leur pierre précieuse, mais maintenant, c’est un autre air qu’ils sifflent, beauté fatale ils disent, maudite créature au cœur sec, mais j’ai toujours été la même, j’ai fait ce que j’avais à faire, et je suis là où…
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Ode à LA
Les voilà, les raisons du déclin de Los Angeles. J’ai toujours pensé que c’était vrai. Selon de nombreuses sources dans le quartier, des lézards vivent dans les égouts de LA. Des hommes et des femmes lézards qui sortent la nuit pour aller boire un verre dans les bars du centre-ville ou danser à La Cita.…
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Tant pis pour le sommeil
Les yeux clos les mots font sens Tout devient clair Si clair que je m’efface Mes doigts appellent Tant pis pour le sommeil Je me lève et j’écris Le son est faible Une note dans le lointain Mais c’est l’espoir que j’entends Trois textes, extraits du livre L’été entre deux sommeils disponible ici. Photo :…
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Aplats
à la lisières des mondes, ———- un monde mélancolique. couleurs mouvantes, ———- surface sensible, ——————– bords indécis. Photo : Près de Montpellier, avril 2017
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Le gardien du phare
Je suis le gardien du phare, le voyageur immobile. J’ai dans mes veines un fluide toxique, une encre noire qui fait battre mon coeur. Tu es la fille du large qui parle à mon oreille endormie. Ma tête est une coquille vide où se dispersent tes rêves. L’horizon trace une ligne inutile depuis longtemps franchie…
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L’été entre deux sommeils
— quoi ? y a-t-il encor ce que l’on appelle « les rêves » ? Pierre Vinclair Il me semble, peut-être naïvement, que la poésie parle d’abord au cœur. On m’opposera, tout aussi arbitrairement, l’affirmation contraire. C’est que la poésie est une affaire intime. Elle est le poète mis à nu, qui s’en vient déshabiller celui ou…
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L’amour est mort
Il y avait fort longtemps que je désirais vous écrire, comme on croit pouvoir rattraper les années : mon âme voulait une dernière fois se tenir entre vos bras nus. Mon corps protestait ; mes genoux fatigués peinaient à me porter plus loin ; mes yeux d’avenirs mangés par les bourrèlements ne voyaient plus dans le vent que…
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L’invisible trésor
Le récit de nos maigres exploits, les genoux griffés de l’enfance, les visages croisés, les sourires effacés, les photos jaunies, les joies et les peines qui s’ajoutent et se soustraient sans but à mesure que s’égrènent les années, la poussière soulevée par nos pas hésitants, le presque rien de nos jours qui confère la force…