Catégorie : instantanés
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Ummagumma
Association d’idées et faux effet d’abyme, cette photo en appelle une autre, celle de la pochette du quatrième album de Pink Floyd, qui donne son titre à ce billet. Plongée verticale en eaux profondes ces temps-ci, exposition théorique aux techniques argentiques, dans l’attente du révélateur, avant le bain d’arrêt aux sels d’argent qui fixera le…
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Depuis la fenêtre arrière
Ces temps-ci, j’ai l’impression de vivre dans ma voiture, toujours sur la route. La route, parfois ce sont des moments de joie, souvent des moments de replis nécessaires, mais d’autres fois, la route de nuit, c’est l’angoisse au ventre, l’histoire qui se répète et l’indicible douleur au bout. Il faut bien faire face, pourtant. Et…
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L’île singulière (la littérature à l’époque de sa reproductibilité numérique)
Nous voilà avec notre corps debout dans le soleil comme un palais plein de merveilles, mais, vous qui cherchez la vérité, ô âmes graves et nobles, descendez sous les fondations, de caves en caves.Melville – Moby Dick N’en déplaise aux cassandres qui prédisent régulièrement sa fin, le livre, sous sa forme communément admise, continue d’exister.…
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S’éloigner du rivage, gagner la haute mer
Beaucoup d’envies ces temps-ci, pas toujours conciliables avec l’emploi du temps. Le temps est relatif, croit-on savoir, on essaie de le plier à sa volonté, et tant pis pour la fatigue. Le temps, on voudrait justement l’employer autrement, sortir du banal, du répétitif, de l’habituel, de l’ordinaire. On voudrait un quotidien exceptionnel, surprenant, inédit.…
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Fenêtre sur cour
Sonné, voilà. On est sonné, KO debout. On sait qu’il faudrait publier quelque chose, écrire, mais écrire quoi ? Écrire au moins pour soi, parce qu’on est vivant ; même si on ne sait pas quoi ni pourquoi, écrire quand même. Dans les premières heures, on ne peut pas, mais les jours qui suivent, oui, les mots…
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Agité du bocal
À la mi-décembre j’ai terminé un texte ayant Londres pour prétexte, un texte intime et personnel — bien plus que je ne l’aurais cru —, et c’est chaque fois pareil : lorsque s’inscrit sur l’écran le point final, à l’euphorie de l’écriture succède le vide que vient très vite remplir le doute. Alors on repart, et…
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Baby, you can drive my car !
Moi, le froid, l’hiver, j’aime ça. Ma voiture un peu moins, elle s’enrhume, tousse, rien n’y fait, et voilà, hier matin, elle ne démarre plus. Un coup de pinces, et c’est assez pour relancer la machine et rouler jusqu’au garage, mais guère plus loin. Le 31 décembre, le garagiste, lui, ne chôme pas. Il me…