Pour faire du bon travail, un artisan a besoin des bons outils.
Un écrivant, d’un gestionnaire de textes.
Les options sont nombreuses : Word, Pages ou OpenOffice permettent d’écrire, mais pas d’organiser son travail. Et puis, à côté des traditionnels traitements de textes, il y a Scrivener et Ulysses. Ulysses promet une expérience la plus simple possible, Scrivener la plus complète. Ce sont deux approches très différentes, mais l’objectif est le même : simplifier la gestion et l’écriture de textes longs.
J’ai adopté Ulysses il y a deux ans environ, après avoir longtemps tourné autour. Adieu, les fichiers perdus, répartis ici ou là, les dossiers et sous-dossiers. Avec Ulysses, une seule application, tous mes textes contenus dedans, une utilisation simple, des fonctions export, markdown, etc. : j’en étais globalement satisfait.
Il y a un an, les concepteurs du logiciel sont passés à un système d’abonnement à l’année. Pourquoi pas, leurs arguments semblaient tenir. Seulement, les implémentations successives n’apportent pas grand-chose, et de plus en plus, l’application s’avère instable. Thierry Crouzet rencontre des soucis avec l’export HTML, et comme moi, constate qu’à l’intérieur de certains dossiers, les fichiers sont mélangés. Craig Mod évoque lui, dans sa dernière newsletter, un ralentissement de l’application lorsque les fichiers sont un peu consistants. Des problèmes plus ou moins graves, mais qui remettent en cause la confiance que je mets dans Ulysses.
Alors, Scrivener ? Thierry, qui est de bon conseil, m’a mis en garde : Scrivener, c’est une usine à gaz ! (Pour le coup, Ulysses le devient chaque jour un peu plus). J’ai cherché d’autres solutions, je n’en ai pas trouvé qui me conviennent. À l’inverse de Thierry, Lionel Davoust ne jure que par Scrivener, qu’il utilise au quotidien pour ses projets. Comme par ailleurs il a consacré quelques articles au logiciel sur son site, je l’ai lu avec attention, et j’ai téléchargé la version d’essais du logiciel. 30 jours d’utilisation effective quand même, et ça tombe bien, mon abonnement Ulysses prend fin dans un mois !
Scrivener donc. Je vois ce qui déplaît à Thierry, mais c’est, je pense, ce qui moi, finalement, me satisfera le plus à la longue. Je ne programme pas, ni même ne bidouille un tant soit peu, malheureusement, et j’ai besoin d’un outil clé en main. Ici, tout est fait pour me faciliter la tâche. Depuis que j’utilise Day One pour la prise de note, j’apprécie les outils de mise en page, le transfert facile d’une application à une autre, ce qui n’était jamais satisfaisant avec Ulysses. Je retrouve cette facilité avec Scrivener.
La prise en main, c’est vrai, est un peu complexe, ou disons plutôt, qu’elle nécessite un minimum d’investissement. Mais Ulysses également, à mon sens. Surtout, c’est une question de logique personnelle et d’organisation de son travail : je m’y retrouvais de moins en moins dans Ulysses, Scrivener me permet de mieux cloisonner mon travail (roman, nouvelles, articles, etc.). Reste à voir à l’usage. Je ne retournerai pas tout de suite vers Ulysses. Scrivener ? Il me reste un peu moins de 30 jours pour me décider.
Et s’il y a une leçon à retirer de tout ça, c’est combien, une fois encore, le numérique nous tient à sa merci pour ce que nous avons de plus précieux : notre travail. Sans doute la solution, et je ne dis pas ça en l’air, c’est d’apprendre nous même à coder, et développer nos propres outils, à notre main.
Sur le numérique, et les réseaux sociaux en particulier, j’ai écrit dernièrement un court texte. J’ai quitté Facebook définitivement, mon compte Instagram est désormais privé, et si j’utilise encore assez régulièrement Twitter, je m’y retrouve de moins en moins : mon texte dit pourquoi.
Et à parler auteur, et boutique, cette tribune importante de François Bon, « un tantinet polémique, mais assumée telle », dit-il.

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