
Quelques jours encore avant la fin de l’année. Une année commencée dans la crainte de n’en pas voir la fin, une année dans le possible hiver d’une vie aussi bien que de saison. Une année à subir traitements, fatigues et douleurs. Pourtant, il me reste aujourd’hui de l’année presque écoulée une forme de nostalgie, cette année qui m’aura offert de ne rien faire d’autre que de prendre soin de mon corps ; m’aura permis de me reconstruire, un peu, autrement, loin du tumulte de ma vie d’avant. Et je revois maintenant défiler les mois, les saisons, ponctués des rendez-vous médicaux, certes, mais aussi par les variations du ciel, le printemps chassant les jours sombres, les balades enfin possibles dans la garrigue, l’appareil photo à la main, et bientôt l’été, les heures gonflées de chaleur s’étirant mollement, passées à lire Proust dans la chilienne à l’ombre d’un parasol, les chattes couchées près de moi. Puis l’automne, et l’hiver enfin, tout est passé trop vite, le corps, occupé à sa guérison, trop fragile encore pour me permettre de mener à bien mes projets accumulés. Suffisamment solide cependant pour m’avoir laissé écrire un peu, imaginer, rêver.
Une année de souffrances se referme, et je sais que plus tard, je m’en souviendrai comme de celle qui aura donné une nouvelle chance à la vie.
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