Take a break. Voilà l’injonction que m’a adressée la carte Oblique Strategy tirée ce matin. Ralentir : partout, je vois ce même désir exprimé, assorti le plus souvent d’un soupir trahissant un vœu pieux.
Faire une pause… Une partie de ma vie est en suspens depuis décembre dernier, rythmée seulement par les rendez-vous médicaux et les séances de chimiothérapie. L’autre, cependant, la part créative, est en ébullition. J’avais vu la mort venir. Je devais faire rejaillir la vie. Je devais occuper l’espace pour ne pas en laisser à la maladie et aux ruminations ; profiter du temps « donné » pour mener à bien certains projets, mais aussi redonner toute sa place à l’enfant rêveur qui imaginait le monde autrement du haut de ses dix ans.
Hasard objectif, une fois encore, du poème express ci-dessous. Un livre ramassé dans une boîte, ouvert à la volée, et le texte apparaît, qui me ramène à lui, l’enfant que j’étais. Je ne saurais objectivement affirmer qu’à quatre ans je voulais être amoureux. Mais je l’étais sans le savoir, du monde, le vrai monde, celui qui nous abrite et que nous ne voyons pas, trop occupés à bâtir des murs pour nous en éloigner. Un amour qui ne s’est jamais flétri. Qui parfois s’est refermé sur lui-même pour se protéger des tempêtes qui m’assaillaient. Mais toujours il a ressurgi, cet amour, la meilleure part de moi, celle-là qui, en définitive ne m’appartient pas, et que je vous offre en partage.

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