Ce que je reproche aux journaux, c’est de nous faire faire attention tous les jours à des choses insignifiantes tandis que nous lisons trois ou quatre fois dans notre vie les livres où il y a des choses essentielles. (Marcel Proust — Du côté de chez Swann)
Marcel Proust. Je me suis enfin lancé à l’assaut du monument. 1 % de lu, des milliers de pages encore… J’y trouve ce que j’attendais : une écriture magnifique, et un léger ennui, sans que cela devienne rédhibitoire. Si le récit en lui-même ne me procure pas de véritable plaisir pour l’instant, l’écriture, la structure du récit et la façon dont les phrases sont construites m’émerveillent et m’inspirent.
Et puis, l’histoire : je suis sincère en disant qu’elle m’ennuie parfois, mais elle me rappelle par moment celle que me racontait mon père au sujet de notre famille, et tout à coup, me voilà pris dedans.
Alors certes, cette lecture va m’occuper quelques semaines, mais, comme Proust le fait dire à l’un de ces personnages, c’est dans les livres que sont les choses essentielles. Où, comme l’écrit de manière beaucoup plus prosaïque Austin Kleon :
Reading should feel a little subversive… because it is! To sit around and read a novel in the year 2025 is an act of resistance — you’re swimming against the current of the entire contemporary shitstream.
La lecture devrait avoir un petit côté subversif… parce qu’elle l’est ! S’asseoir et lire un roman en 2025 est un acte de résistance — vous nagez à contre-courant de tout le flot de merde contemporain.
(C’est pas du Ronsard, c’est de l’amerloque, chantait Nougaro !)
Je vous laisse avec une photo d’une de mes chattes, prise il y a quelques minutes dans le jardin. Les chats, comme les livres, sont essentiels.

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