Noms propres : une transition | tout un été d’écriture

Historic Railroad Map of Kansas – 1884

L’espèce humaine en expansion. Le réchauffement climatique. L’extinction massive d’espèces animales et végétales. Trop de gens, sur trop peu d’espace. La même histoire, déjà, il y a 9000 ans. Les grandes plaines. La terre, vaste et verdoyante. C’est parce qu’elle est accueillante et riche en gibiers que les hommes se regroupent ici. Ils chassent pour se nourrir, ils en viennent à chasser par jeu ; enfants cruels et aveugles, ils ne voient pas disparaître la diversité ni se clairsemer la faune. Avec eux disparaissent les mammouths, les chameaux camelops, les paresseux terrestres, les chevaux (le cheval du Mexique, le cheval du Yukon, d’autres encore : 15 espèces s’éteindront).
Plus tard, bien plus tard, des hommes traversent la mer et envahissent le continent. Ils avancent vêtus de cuirasses étincelantes, montés sur d’étranges montures qui les font ressembler à des centaures : ceux qui vivent là ont oublié les chevaux, comme ils ont oublié les mammouths et les camelops. En 1541, près de la grande boucle d’une rivière que les indiens sioux appellent « acansa », qui signifie « lieu en aval », Francisco Vázquez de Coronado rencontre les ancêtres du peuple Wichita. Les Wichita combattaient les Wazházhe, ou Ouasash, qu’on appellera plus tard, par déformation, les Indiens Osage. Les Wazházhe, « enfants de l’eau du milieu », entretiennent des liens étroits avec la tribu Kaw, le « peuple du vent du sud ». Les Kaw, ou Kanza en langage sioux, donneront bientôt leur nom aux grandes plaines. Il y a un territoire, ici, particulièrement propice au travail du sol. Ils l’appellent Tó Ppí Kˀé : « un bon endroit pour planter des pommes de terre ».

Wichita est la plus grande ville du Kansas, située dans le centre-sud, sur la rivière Arkansas. Son aéroport est le plus grand de l’État. Depuis l’Interstate 35, il faut un peu plus de deux heures pour rejoindre Topeka en voiture, en passant par Osage City.


Tout un été d’écriture #6. Texte écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture proposé par François Bon sur le tiers-livre : « construire une ville avec des mots. » Tous les auteurs et leurs contributions à retrouver ici.
(et toujours les vidéos de François Bon sur ses chaines youtube et Vimeo).

Comments

3 réponses à « Noms propres : une transition | tout un été d’écriture »

  1. Avatar de cecilecamatte
    cecilecamatte

    Je me demandais justement où les noms nous emmèneraient… je ne pensais pas du tout là, extra!

  2. Avatar de francoiserenaud

    On voyage à Wichita, mot magique… on ne s’y attendait pas !

    1. Avatar de Ph.C.

      Merci Françoise. C’est beau aussi chez toi, le fruit de cet atelier d’été 😉

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