Partant d’une idée notée par Lovecraft dans son Commonplace book et jamais développée par lui, je me suis plu à imaginer ce que la découverte d’une idole préhumaine pourrait avoir comme conséquences sur notre civilisation.
Un feuilleton en huit parties qui vous accompagnera jusqu’aux premières heures du nouvel an, à raison d’un épisode par jour.
Les jours et les mois passèrent ensuite, sans que la situation évoluât d’une manière ou d’une autre. L’activité humaine avait pour ainsi dire cessé. Il n’y avait plus de carburant, plus d’industrie, les mines et les forages n’étaient plus exploités, les bureaux, les commerces dans les villes avaient été pillés avant d’être abandonnés. L’humanité s’était tue. L’homme, partout, redevenait sauvage. Des poches de civilisation subsistaient çà et là, à l’abri dans des bunkers ultras sécurisés et autosuffisants, où des scientifiques travaillaient nuit et jour à sauver ce qui pouvait encore l’être. Une hypothèse retenue pour expliquer la catastrophe, son étendue et la rapidité avec laquelle les évènements s’étaient succédé — qui défiait toutes les lois de la logique — était la collision soudaine de notre univers avec d’autres dimensions parallèles.
Ainsi, l’artefact préhumain serait humain après tout, mais pas de notre terre. Les revenants n’étaient peut-être pas nos morts, mais les vivants d’autres mondes, placés sur des orbites temporelles contraires.
Le ciel était balayé d’ondes électromagnétiques, qui illuminaient la nuit et obscurcissaient le jour, parasitant les communications entre les différentes enclaves, mais qui semblaient accréditer la folle hypothèse : nous vivions désormais dans un multivers. Et si tel était le cas, on pouvait espérer que sur ces terres parallèles, d’autres chercheurs étaient arrivés à la même conclusion : une solution finirait par émerger tôt ou tard et, la notion d’espace-temps étant, comme on le sait (tout au moins, dans notre dimension spatio-temporelle), tout à fait relative, on se prenait à rêver à un retour en arrière, avant les évènements.
Nous n’avions pas la technologie pour parvenir seuls à nos fins, et certains de ces mondes étaient assurément moins évolués que le nôtre, mais il était raisonnable de penser que d’autres nous avaient dépassés depuis longtemps en intelligence : c’est sur eux que reposaient nos derniers espoirs.
(la suite… demain !)
Sommaire :
épisode 1
épisode 2
épisode 3
épisode 4
épisode 5
épisode 6
épisode 7
coda
Le Commonplace book de Lovecraft, en version bilingue et intégrale, est publié chez Tiers Livre Éditeur.
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